Il y a un champs vert...
Des narcisses frêles inclinent la tête vers la terre
Tantôt ils lèvent les yeux au ciel, tantôt ils fixent leur mère nourricière
Bientôt viendra le temps des premiers foins, un autre destin
Un paysan remplira les granges, l'hiver les vaches auront faim...
Il y a une légende...
Un jour, François regarde vers le Bas, son regard est clair
Il léve les yeux au ciel , et oublie qu'il a une mère
Son père est marchand d'étoffes, le fils de richesses est las
Il déserte les noces et s'enfuit tout là-bas...
Il y a un champs vert ...
Les belles printannières affichent une blancheur suprême
La corolle jaune princière se dissimule, les yeux rivés vers la terre
Bientôt un petit ange s'accroupira pour faire un bouquet
Un chien suivra peut-être derrière...
-le 09 Mai 2012-
Esm.....a@+
Un livre, un jour...
"L'enfant partit avec l'ange et le chien suivit derrière". Cette phrase convient merveilleusement à François d'Assise. On sait de lui peu de choses et c'est tant mieux. Ce qu'on sait de quelqu'un empêche de le connaître. Ce qu'on en dit, en croyant savoir ce qu'on dit, rend difficile de le voir. On dit par exemple : Saint-François-d'Assise. On le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue. On ne dit pas, on laisse dire. On laisse les mots venir, ils viennent dans un ordre qui n'est pas le notre, qui est l'ordre du mensonge, de la mort, de la vie en société. Très peu de vraies paroles s'échangent chaque jour, vraiment très peu. Peut-être ne tombe-t-on amoureux que pour enfin commencer à parler. Peut-être n'ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre. L'enfant partit avec l'ange et le chien suivit derrière. »
Christian Bobin - extrait du livre : "Le Très-Bas"